Voilà un document qui explique bien le phénomène de vision diurne chez les mégachiroptères... Vous allez comprendre pourquoi je le met dans la rubrique "physiologie".
Vu sur le forum de
www.zoosrunners.info et dont la source originale est
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/sciences_de_la_vie/20070618.OBS2533/des_chauvessouris_sensibles_a_la_lumiere.html-----------------------------------
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Des chauves-souris sensibles à la lumière.Les yeux des chauves-souris frugivores sont équipés de cônes, les photorécepteurs qui donnent aux mammifères une vision diurne et en couleurs.
Roussettes et renards volants ont beau être des créatures nocturnes, leurs yeux sont équipés des photorécepteurs nécessaires à la vision diurne. Une équipe de chercheurs allemands et américains a découvert que la rétine de ces chauves-souris ne contenait pas seulement des bâtonnets, indispensables à la vision de nuit, mais aussi des cônes, photorécepteurs nécessaires à la vision des couleurs et à la précision de la vision diurne.
Ces chauves-souris frugivores font partie du sous-ordre des mégachiroptères, qui se nourrissent de fruits, de pollen et de nectar, et qui se déplacent grâce à leur odorat et à leur vision. Contrairement aux microchiroptères, qui sont insectivores, les mégachiroptères ne se servent pas de l’écholocation pour se repérer aux cours de leurs vols nocturnes.
Brigitte Müller (Max Planck Institute, Francfort, All.) et ses collègues ont utilisé des anticorps spécifiques à certains pigments visuels pour mettre en évidence la présence de cônes dans la rétine de plusieurs espèces de chauves-souris de la famille des Ptéropodidae (l’unique famille des mégachiroptères). Toutes les espèces de roussettes et de renards volants possèdent des cônes, qui représentent en moyenne 0,5% de l’ensemble des photorécepteurs de l’œil. Par comparaison, chez l’homme, les cônes représentent environ 5% des photorécepteurs, les bâtonnets 95%. Les chercheurs estiment donc que les mégachiroptères ont suffisamment de cônes pour avoir une vision diurne.
De précédents travaux avaient déjà montré que ces chauves-souris frugivores possèdent les gènes codant pour les opsines, les protéines des cônes qui permettent la vision des couleurs. Müller et ses collègues ont constaté que tous les Ptéropodidae ne voyaient pas le monde de la même façon. Les renards volants (genre Pteropus) possèdent des cônes qui détectent la lumière bleue et la lumière verte, tandis que d’autres, du genre Rousettus ou Epomophorus, ne possèdent que les cônes de la lumière verte.
Ces différences s’expliqueraient par le fait que les renards volants passent la journée en haut des arbres, où une bonne vision diurne est utile pour se protéger des prédateurs, alors que les autres préfèrent attendre le crépuscule dans des endroits sombres.
Ces travaux sont publiés dans la revue Brain, Behavior and Evolution (publication électronique mai 2007).
[Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(18/06/07)"