Réseau chiropterologique de bénévoles en Afrique francophone

Vu sur www.museum-bourges.net



"Si les chauves-souris d'Europe disposent d'un important réseau de partisans oeuvrant depuis plusieurs décennies à les étudier et à les protéger, les chiroptères d'autres continents, n'ont pas toujours cette chance.

C'est le cas par exemple pour les chauves-souris des zones tropicales d'Afrique de l'ouest où un réseau local de chiroptérologues est encore malheureusement quasi-inexistant. Les biologistes spécialisés, très peu nombreux, sont loin d'avoir recensé la totalité des espèces tropicales et dans certains pays où plus de cent taxons sont soupçonnés, on n'en connaît actuellement qu'une trentaine.

Ce phénomène est d'autant plus inquiétant que les chauves-souris des zones tropicales et équatoriales sont de précieux auxiliaires pour la pollinisation des végétaux et la dispersion des graines de nombreuses essences. Elles sont un élément clé de la biosphère tropicale et leur rôle écologique dépasse de très loin celui de régulateurs d'insectes que l'on connaît en Europe.

Pour ces chauves-souris méconnues, une très bonne nouvelle se profile à l'horizon : un petit réseau de quelques bénévoles est en train de voir le jour en Afrique tropicale francophone pour tenter d'en apprendre un peu plus sur ces animaux, et ce avant que les forêts tropicales qui les hébergent ne régressent davantage. Ces quelques naturalistes, africains et européens, nouveaux passionnés de ces mammifères nocturnes, s'apprêtent à joindre leurs efforts au Togo, au Mali, au Bénin et au Cameroun. Reliés à des laboratoires de recherches et à des muséums, ils pourraient dans les mois à venir amener des informations importantes quant à un pré-inventaire des espèces présentes. Et si tout se passe bien, dans un second temps, il sera question de sensibiliser les populations locales et les pouvoirs publics concernés à une préservation des roussettes, épomophores et autres hypsignates des paysages africains."